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En octobre 2000, le Banff Centre et l'Opéra de Calgary annonçaient la venue de FILUMENA, œuvre du compositeur John Estacio et du librettiste John Murrell commandée à l'origine par les deux établissements.
Au cours des 15 mois qui ont précédé la première mondiale de FILUMENA, trois ateliers de musique et de dramaturgie ont été tenus au Banff Centre afin de concevoir cet opéra. Ces séances ont permis au compositeur, au librettiste, aux concepteurs, à la metteure en scène, au dramaturge musical et au chef d'orchestre formant l'équipe de création de voir et d'entendre au fur et à mesure les progrès accomplis, grâce à l'interprétation qu'en faisaient de jeunes chanteurs sous la supervision d'instructeurs spécialisés. Cette méthode, une sorte de « police d'assurance pour nouvelle œuvre d'envergure », contribue à réduire les risques inhérents à la présentation d'un nouvel opéra, l'aventure la plus périlleuse qui soit aux yeux de nombreux producteurs canadiens. En outre, ces ateliers donnent l'occasion aux jeunes interprètes de participer activement au processus créatif.
En prenant part aux ateliers, aux répétitions et à l'élaboration de FILUMENA, des dizaines de jeunes artistes et artisans du théâtre ont vécu une expérience de perfectionnement professionnel qui les a littéralement transformés. Toutes les personnes ayant collaboré à FILUMENA - son compositeur, John Estacio; son librettiste, John Murrell; ses concepteurs, Sue LePage et Harry Frehner; sa metteure en scène, Kelly Robinson; son dramaturge musical, Wayne Strongman; son coproducteur, Bob McPhee, ainsi que le maestro aux premières représentations, Bramwell Tovey – se sont données corps et âmes afin d'assurer la meilleure préparation possible à ce nouvel opéra rempli de fraîcheur, de vitalité et de grâce.
L'opéra FILUMENA a été présenté pour la toute première fois à l'auditorium Jubilee de Calgary, en février 2003, puis en août de la même année au Banff Summer Arts Festival. Mise en scène par des créateurs albertains et basée sur une histoire vécue en Alberta, cette production a été conçue dans le laboratoire international de création du Banff Centre.
Le 21 juillet 1915, l’électorat exclusivement masculin de l’Alberta vote à 61 p. 100 en faveur de la prohibition et, le 1er juillet 1916, la consommation d’alcool comme boisson est proscrite. Alors que les Albertains votent pour la prohibition, la majorité des habitants du pas du Nid-de-Corbeau s’y opposent.
Le mouvement en faveur de la prohibition voit le jour avant la Première Guerre mondiale, mais il prend plus d'ampleur lorsque celle-ci est déclarée. Utilisant le langage de la guerre, les prohibitionnistes encouragent les Canadiens « à faire du vote une arme et à viser juste pour libérer les hommes du démon de la boisson ». Ils répètent avec insistance que ceux qui restent au pays doivent faire des sacrifices comme ceux qui vont au front. Les citoyens doivent s'appliquer à combattre la guerre et non à entretenir leurs vices. De plus, la fabrication de l'alcool requiert des céréales qui pourraient servir à l'effort de guerre – le blé devrait nourrir les soldats au lieu de servir à produire de la boisson. Enfin, les prohibitionnistes font valoir que l'alcool prive les jeunes soldats de la vitalité dont ils ont besoin pour défendre leur vie sur les champs de bataille. (Le fait qu'on donne aux soldats un coup de whisky avant de les lancer à l'assaut de l'ennemi est judicieusement passé sous silence.) Pour leur part, les femmes espèrent que la prohibition leur permettra d'améliorer leur vie domestique, puisque la consommation abusive semblait être l'apanage des hommes.
La Saskatchewan est la première province à adopter une loi sur la tempérance, en 1915. Elle est imitée la même année par l'Alberta. Le Manitoba passe à l'action en février 1916. À la fin de 1917, toutes les provinces sauf le Québec ont des lois sur la tempérance.
En 1919, cependant, les prohibitionnistes perdent de leur influence, car les circonstances de l'après-guerre se prêtent mal à la tempérance. Les soldats qui reviennent au pays, blessés physiquement ou psychologiquement, n'ont pas beaucoup de sympathie pour des mesures à ce point puritaines. De plus, la prohibition a été imposée par décret en tant que mesure d'urgence en temps de guerre. Lorsque la Loi des mesures de guerre est révoquée en novembre 1919, le décret cesse donc d'être appliqué. La Loi de tempérance du Canada, qui remplace la prohibition en 1919, est plus souple que le décret, et les Canadiens astucieux qui ont un faible pour l'alcool ou l'argent tirent parti des lacunes de la loi. Mais, surtout, la prohibition recueille moins d'appui.
En octobre 1920, la Colombie-Britannique autorise la vente d'alcool par le gouvernement provincial. Le même mois, les trois provinces des Prairies votent encore pour le « régime sec », mais la majorité en faveur de la prohibition a considérablement diminué. Petit à petit, le commerce de l'alcool reprend du terrain au Canada. Le 10 mai 1924, la prohibition est abolie. Ainsi prend fin cette époque colorée de l’histoire de l’Alberta.
Information puisée dans Bibliothèque et Archives Canada – L’Ouest canadien
L’émigration italienne commence pour de bon dans les années 1880. L’unification de l’Italie, qui avait atteint son point culminant en 1870, n’a pas amélioré le sort des très nombreux travailleurs agricoles du Sud de l’Italie ou « Mezzogiorno » (littéralement le « milieu du jour »). Cette « population surnuméraire », dont le gouvernement italien de l’époque reconnaît l’existence et facilite l’émigration, constituera l’« immigration de misère » comme on l’appellera. Au même moment, le comte Leo Tolstoy négocie avec le gouvernement du Canada pour faire venir en Alberta des émigrants d’Ukraine en vertu du projet d’établissement par îlots des Ukrainiens dans les années 1890.
Dès 1881, les représentants du gouvernement italien explorent les possibilités d’émigration au Canada. Les premiers Italiens à venir s’établir en Alberta trouvent du travail dans les mines de charbon et les entreprises de construction ferroviaire, ce qui nécessite très peu de formation mais en revanche beaucoup de détermination et d’endurance. En 1911, la province compte de nombreux Italiens, dont beaucoup sont installés dans des agglomérations minières comme Blairmore et Coleman.
En 1914, la première colonie d’immigrants italiens à proprement parler voit le jour au nord d’Edmonton. Les communautés prennent les noms de villes italiennes comme Naples ou Venise, selon le lieu de provenance principal de leurs membres. D’autres Italiens choisissent de s’installer en nombre dans des endroits comme Grassy Lake et Iron Springs, dans le sud de la province. La politique canadienne sur l’immigration, qui en est à ses débuts et encourage la première vague d’immigration de l’Italie, s’intéresse exclusivement à la capacité des hommes à travailler dur. « Étrangers » dans un pays neuf, les nouveaux arrivants s’installent là où l’immobilier coûte le moins cher, soit au cœur de la grande ville, où ils créent pour un temps de « Petites Italies », zones urbaines qui s’organisent le long des chemins de fer, à proximité des usines et autres lieux d’emploi.
Après la Première Guerre mondiale, les pratiques d’immigration se resserrent et rares sont les Italiens qui arrivent au Canada dans l’entre-deux-guerres, de 1919 à 1939. En fait, après 1929, seuls les fermiers sont considérés pour l’émigration. Les Italiens établis précédemment sont d’ores et déjà assimilés et ont plus de traits en commun avec les Canadiens anglais qu’avec ces immigrants fraîchement arrivés d’Italie.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Alberta connaît une nouvelle vague d’immigrants. Il s’agit cette fois de personnes en général instruites et hautement qualifiées. Pour cette raison, ces nouveaux-venus s’installent dans les grandes agglomérations urbaines comme Edmonton ou Calgary. Au sortir de la guerre, alors que l’Europe économiquement dévastée est aux prises avec le chômage et le manque de vivres, l’économie canadienne est en plein essor et l’immigration suscite de nouveau l’intérêt. En 1947, la désignation d’« ennemi étranger » qui s’appliquait aux Italiens tombe. Le gouvernement italien soutient l’immigration et, en 1948, le gouvernement du Canada ouvre une ambassade à Rome. Les travaux de reconstruction avancent en Italie, mais les emplois se font rares à la ville comme à la campagne. Si l’on en croit la tradition orale, pour un seul poste dans la fonction publique ou dans l’enseignement, jusqu’à 10 000 candidats pouvaient se présenter aux examens. Ainsi, cette fois, l’émigration n’est pas seulement le fait de la main-d’œuvre non qualifiée mais aussi celui des personnes instruites qui estiment ne pas pouvoir mettre à profit leurs talents et leurs compétences dans leur pays d’origine.
Information puisée dans un article intitulé : Albertans: Who do they think they are?
Information provenant du ministère de la Justice du Canada